Le game design

Comme son nom l’indique, un game designer est en charge de designer un jeu. Et on ne va pas se mentir, c’est une notion très, TRÈS large. 

On va donc essayer de rester le plus simple possible. Courage!

Nous avons deux termes : game et designer. On design un jeu. Du coup, pour trouver la bonne définition, il faut déjà chercher ce qu’est un jeu (vidéo ou non).

Trouver la bonne définition

Pour la plupart des gens, c’est un truc qui divertit. 

Pour d’autres, c’est un jeu de société, de cartes ou de plateau (uniquement physique, donc).

Pour ta tante un peu reloue, ça évoque uniquement les jeux vidéos, et c’est le démon alors tu arrêtes ton cinéma et tu auras un pull à Noël comme tout le monde au lieu du jeu que tu demandes depuis des mois parce que ça rend violent. 

Mais, si on regarde le côté plus technique de la chose, on voit que c’est une activité, qu’on fait volontairement parce qu’elle nous amuse. Et pourquoi elle nous amuse ? Parce qu’on vit une expérience, et qu’on ressent des émotions positives et négatives qui nous font passer un moment fun

Et c’est ça la différence avec n’importe quelle autre activité : un jeu, c’est amusant parce qu’on y va volontairement. Si on y était obligé, alors la notion de “fun” ne serait plus la même, et ce ne serait plus un jeu mais une tâche à accomplir obligatoire. Et je m’arrête là, parce que je pourrais parler de ce qu’est un jeu dans l’article entier, et on a dit reste SIMPLE Doriane (surtout que ça ne nous donnerait pas une définition “officielle”, au bout du compte). 

Et du coup, qu’en est-il de la notion de design

C’est tout simplement implémenter dans le jeu les éléments qui vont faire ressentir à l’utilisateur cette expérience, et ces émotions qui amènent au fameux fun. On parle notamment de 4 éléments de base : 

  • Les mécaniques : trouver le but et comment l’atteindre (ce qu’on peut faire dans le jeu, concrètement)
  • L’histoire : la trame narrative qui va nourrir cet objectif et lui donner une valeur 
  • L’esthétique : la relation la plus directe d’une expérience joueur, ce qu’il voit en premier
  • La technologie : l’outil par lequel on va faire vivre cette expérience

Ces quatre éléments doivent absolument se compléter et être cohérents les uns avec les autres. Sinon, ca donne Bubsy 3D (vous n’avez pas regardé la vidéo du jdG dessus ? Pourquoiiii ?)

Conclusion : un game designer, va designer l’expérience d’un jeu avec des éléments motivants pour qu’on ait envie d’y jouer. 

Non, je ne serai pas une araignée

Bon, elle n’a pas huit pattes mais voilà hein…

Ne vous inquiétez pas les arachnophobes, ce n’est ici qu’une métaphore. Bien que le simple fait d’écrire ça me donne des sueurs froides, c’est un très bon exemple : une araignée, ça a huit pattes. Et un game designer, on lui demande malheureusement d’être cette petite araignée : s’il fait du game design, alors il peut aussi faire du level design, du prototypage, un peu d’UI, développer tout le jeu carrément, modéliser bien sûr, faire du texturing et du lighting… Et, ah tu sais faire de la gestion ? Game director ça te parle ? 

Non, ça me parle pas non.

Un game designer doit connaître beaucoup de choses, pour gérer différents aspects avec son équipe : 

  • Animation
  • Architecture
  • Cinématographie
  • Ecriture
  • Business
  • Economie
  • Histoire
  • Management 
  • Communication
  • Musique
  • Psychologie
  • Sound design

Bon, c’est sûr, que là, ça revient à dire qu’il fait un peu tout.

Cependant, chacun a ses propres compétences et choisit de se spécialiser, alors un game designer n’a pas à endosser tous les rôles nécessaires à la création complète d’un jeu vidéo. Le game designer a des notions dans beaucoup de domaines, mais à chacun ses propres compétences. Un game designer ne fait donc pas tout ! Il DESIGN le JEU

On répète tous : je ne suis PAS une araignée (dieu soit loué).

La peur de l’échec

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Defeated.jpg.

La peur de l’échec est malheureusement assez présente dans le système français, et cela risque d’être un énorme frein si vous voulez faire du game design.

En effet, on nous demande souvent de déjà savoir beaucoup de choses, tout en ne nous apprenant pas les bases nécessaires à arriver sereinement dans la vie active : et tout le monde à la sortie de l’école n’est pas forcément un champion en comptabilité, communication, vie d’entreprise etc (ce qui est normal !)

Or, vous serez amené en tant que game designer à échouer obligatoirement : il y a très peu d’idées qui fonctionnent et sont un succès, et surtout un succès qui dure dans le temps. Jesse Schell le dit d’ailleurs dans son bouquin : on n’est un bon game designer que quand on a connu des échecs.

Designer un jeu qui ne trouve pas son public, permet de se remettre en question et nous aide à prendre du recul. Ce n’est pas forcément que le jeu n’est pas bon, mais beaucoup de facteurs peuvent être la cause d’un bide. N’hésitez pas à parler à votre communauté, écoutez beaucoup, et apprenez de vos erreurs ! Il n’y a pas de meilleure manière pour s’améliorer que de penser de manière empirique : apprendre par l’expérience.

Vous devez donc comprendre ce qui fonctionne et ne fonctionne pas dans un jeu (et dans le vôtre si vous êtes amené à en designer un), et surtout, vous devez vous intéresser au ressenti plutôt qu’à ce qui est « vraiment » : n’oubliez pas que ce qui vous plaît ne plaît pas forcément à tout le monde !

En conclusion

Un game designer est donc la personne qui va réfléchir aux mécaniques et à la structure d’un jeu, qui soit cohérentes avec l’univers et le scénario.

Il doit donc avoir de bonnes notions dans différents domaine et une culture générale développée, afin de pouvoir réfléchir de manière logique, en se basant sur l’existant. Innover est d’ailleurs assez compliqué dans le jeu vidéo (mais pas impossible !)

Moi qui est game designer junior, je peux vous garantir que c’est un métier génial, et que vous apprendrez énormément de choses. Franchement, n’hésitez pas à essayer si vous voulez développer votre projet de jeu !